Saint Antoine (251-356), né en moyenne Egypte, a
passé une longue partie de sa vie retiré dans le désert. Ses reliques, après
avoir été conservées à Constantinople, ont été ramenées en Dauphiné par le
seigneur Geilin, au retour de son pèlerinage en Terre Sainte. Déposées dans le
village de la Motte-aux-Bois,
et objet de vénération, elles ont suscité la création d’une abbaye qui est à
l’origine de l’ordre des Antonins. Ce village est aujourd’hui St-Antoine-l’Abbaye,
dans le département de l’Isère.
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Dauphiné |
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St-Antoine-l'Abbaye (Isère) |
A l’origine, il y eut une confrérie des « Frères de l’Aumone », qui fut fondée en Dauphiné l’an 1095. La confrérie se consacra particulièrement aux soins des malades atteints du « mal des ardents » ou « feu de Saint Antoine ». Cette affection, appelée de nos jours ergotisme, était contractée par l’absorption de seigle contaminé par un champignon riche en alcaloïdes sympathicolytiques (« ergot du seigle »). Elle était fréquente au Moyen-âge où elle évoluait selon un mode d’allure épidémique.
Une fulgurante ascension amena les nouveaux « infirmiers » à créer plus de mille trois cent établissements en moins d’un siècle ! La confrérie fut transformée en 1297 par bulle du Pape Boniface VIII en « Ordre hopitallier de Saint-Antoine de Viennois ».
Les attributs de St-Antoine
La confrérie aurait pris comme emblème la béquille, témoin des infirmités que laissait comme séquelles le « fuoc de Sant Antoni », et qui se transforma en « croix de Saint-Antoine », connue également sous le nom de « Tau » (ou de Taf) qui ornait leurs armoiries.
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Tau |
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Blason de Saint-Antoine-l’Abbaye |
Saint-Antoine était considéré comme un saint guérisseur de nombreuses maladies, aussi bien pour les hommes que pour les animaux, en particulier les chevaux et les porcs.
Parmi ses attributs, outre le tau, on trouve aussi la clochette et le cochon. A l’origine, cet animal aurait été un sanglier diabolique que le Saint homme aurait domestiqué et qui serait devenu son plus fidèle compagnon…
Sources
- Isle Etait n°7 – 1992 – R.Bourse, G.Laborie – Saint-Antoine et L’Isle-Jourdain – p.93-107
- Isle Etait n°18 – 2005 – J-P. Cantet – Objets perdus, objets retrouvés, l’eissette et la clochette – p.93-95
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_le_Grand
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_hospitalier_de_Saint-Antoine
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Antoine-l%27Abbaye
- http://www.insolite-asso.fr/spip.php?article122